Santé

Les ondes électromagnétiques

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

Les ondes électromagnétiques sont présentes naturellement dans l’environnement, comme la lumière visible nous permettant de voir les couleurs ou les champs magnétiques terrestres faisant dévier l’aiguille des boussoles.

Aujourd’hui, de nombreux appareils ont besoin d’ondes électromagnétiques pour fonctionner : télévisions, radios, fours micro-ondes, téléphones mobiles, antennes-relais, etc.
Si aucun effet à long terme n’a été établi, les effets de ces ondes électromagnétiques sur la santé font aujourd’hui encore débat.

En bref

Un caillou jeté dans l’eau va créer une perturbation. En absorbant une partie de l’énergie du caillou, l’eau la propage alentour (source).

Ces vagues à la surface de l’eau constituent la façon la plus simple et directe de voir les ondes. Mais il existe bien d’autres formes d’ondes, qui suivent le même principe tout en étant invisibles à l’œil nu.

L’onde électromagnétique fait partie de cette catégorie d’onde invisible à l’œil nu. Elle voyage à une vitesse proche de celle de la lumière, soit 300 000 km par seconde. Elle peut donc parcourir l’équivalent de 7 fois le tour de la Terre en une seconde.

Il existe des types d’ondes électromagnétiques d’origine naturelle comme la lumière visible permettant de voir les couleurs. Les ondes créées par les humains servent par exemple à faire fonctionner les smartphones, les postes de radio, ou pour des radiographies du corps humain.

Ces différentes ondes électromagnétiques se différencient par leur fréquence, c’est-à-dire leur nombre d’oscillations (ou vagues) par seconde. La fréquence est mesurée en Hertz (Hz), une oscillation par seconde correspond à un Hertz.

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Le spectre électromagnétique

L’image représente le spectre électromagnétique, classé par fréquence.
Rayonnements Non-ionisants (Basses fréquences à Ultra-violet) : Émis par la majorité de nos appareils quotidiens (lignes électriques, ordinateurs, téléphones, Wi-Fi, fours micro-ondes, télécommandes, Soleil).
Rayonnements Ionisants (Rayons X et Gamma) : Utilisés en radiographie et associés aux sources radioactives.
Plus la fréquence du rayonnement est élevée, plus son énergie est importante.

Parmi, les ondes électromagnétiques, on trouve :

  • Les ondes statiques et basses fréquences, générées par les lignes électriques à haute tension et les appareils électroménagers
  • Les ondes radio, servant aux moyens de communication comme le smartphone, le Wi-Fi, la télévision, les satellites et les fours à micro-ondes
  • Les rayons infrarouges, qui détectent la chaleur des objets et de l’environnement
  • La lumière visible, avec toutes les couleurs de l’arc-en-ciel
  • Les rayons ultra-violets ou UV, qui proviennent majoritairement du Soleil ou des appareils de bronzage artificiels
  • Les rayons X, qui permettent de faire des radiographies du corps humain
  • Les rayons gamma, notamment utilisés en médecine dans le traitement du cancer

Au sein du spectre électromagnétique, les fréquences varient fortement en fonction du type d’onde. La fréquence d’une onde statique ou basse fréquence se situent entre 0 et 10 kHz, soit 10 000 oscillations par seconde. Les rayons gamma peuvent atteindre 1019 Hz, soit 10 milliards de milliards d’oscillations par seconde.

Les ondes radio regroupent des fréquences comprises entre 10 kHz et 300 GHz. Les fréquences les plus faibles de 10 kHz sont utilisées par les sous-marins pour communiquer avec la terre ferme. Les plus élevés avec 300 GHz concernent les satellites, internet, les smartphones et les fours à micro-ondes. La majorité des utilisations courantes concernent des fréquences comprises entre 100 kHz et 6 GHz.

Les fréquences basses couvrent de plus grandes distances mais les hautes fréquences vont avoir plus de capacité.

Radios AM et FM : quelles différences ?

Pour diffuser une émission de radio, la voix de l’animateur est transformée en signal électrique par le micro. Ce signal électrique oscille au même rythme que la voix, ils ont la même fréquence.
Cependant, la fréquence de la voix est beaucoup trop faible pour que le signal soit transmis sous forme d’onde électromagnétique. Il est donc nécessaire de fabriquer un signal électrique à très haute fréquence qui est transmis à l’antenne.

Pour cela, 2 méthodes sont possibles :

  • Pour la radio AM, on change l’amplitude du signal électrique, c’est-à-dire la hauteur des oscillations du signal électrique en fonction du signal de la voix.
  • Pour la radio FM, on change la fréquence. La modulation en fréquence est beaucoup plus fiable ; il y aura moins de grésillements qu’avec la modulation d’amplitude.

La radio FM sera de meilleure qualité sonore que la radio AM mais avec l’augmentation de la fréquence, la portée du signal diminue passant de quelques centaines de kilomètres pour la radio AM à quelques dizaines de kilomètres pour la radio FM.

Les effets sur le corps humain

Selon l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail), l’humain est exposé à différents champs électromagnétiques créés par les activités humaines.

Un champ électromagnétique est l’association d’un champ électrique et d’un champ magnétique. Tous les appareils électriques en fonctionnement génèrent un champ électromagnétique auquel nous sommes exposés quotidiennement. Les champs électromagnétiques se différencient selon deux types :

  • les champs extrêmement basse fréquence, émis par les lignes électriques et les usages domestiques ;
  • les radiofréquences, provenant des antennes de radio, de télévision, de radar, de téléphonie mobile, ou encore les fours micro-ondes

L’exposition aux ondes statiques et de basses fréquences

La population est exposée à de multiples sources de champs électromagnétiques de basses fréquences. Cela peut être en environnement extérieur via les lignes électriques, les transformateurs, les moyens de transport, ou en environnement intérieur via les appareils électroménagers.

C’est à l’intérieur des habitations que l’on trouve les niveaux de champ électromagnétique les plus élevés : ils sont produits par des appareils domestiques, mais l’exposition à ces appareils est généralement très brève et localisée.

Les valeurs de champ électromagnétique les plus élevées en milieu extérieur sont mesurées notamment sous des lignes électriques à très haute tension et à proximité immédiate des locaux des transformateurs ou des sous-stations électriques. Certaines activités industrielles peuvent par ailleurs générer des expositions élevées aux champs électromagnétiques basses fréquences.

L’Anses n’a mis en évidence aucun lien entre l’exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences dans l’environnement quotidien et des effets sur la santé (source).

Les lois sur le Grenelle de l’environnement ont créé un dispositif d’information du public sur les champs électromagnétiques émis par les lignes à haute tension. La réglementation prévoit que des mesures d’exposition soient réalisées dans les zones urbanisées de communes traversées par des lignes à haute tension.

En 2010, plusieurs études menées par l’Anses montraient un lien possible entre la survenue de leucémie infantile et l’exposition aux champs magnétiques basses fréquences à des niveaux supérieurs à 0,2 microtesla (µT) ou 0,4 µT.

Environ 40 000 enfants de moins de 15 ans sont exposés à leur domicile à un champ magnétique supérieur à 0,4 µT, et environ 8 000 enfants sont scolarisés dans une école exposée à un champ magnétique supérieur à 0,4 µT.

L’Anses recommande donc depuis 2010 de ne plus installer de nouveaux établissements accueillant des personnes sensibles (hôpitaux, écoles…) à proximité immédiate des lignes à très haute tension.

L’exposition aux ondes radiofréquences

Certaines ondes radio, utilisées par exemple par la radio et la télévision comme support de transmission, sont présents depuis longtemps dans notre environnement. Toutefois, le développement de nouvelles technologies comme le Bluetooth, le Wi-Fi, les nouvelles générations de téléphonie mobile, les objets connectés ou encore les véhicules électriques, augmente notre exposition.

En l’état actuel des connaissances, il n’existe aucun lien établi entre l’exposition aux ondes émises par les téléphones et des effets sur la santé. L’apparition récente de certains types d’ondes rend cependant difficile l’étude de leurs effets à long terme sur l’être humain.

Une étude réalisée par l’Institut National du Cancer en 2011 (PDF, 1 689 Ko) évoque une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles, raison pour laquelle le Centre International de Recherche sur le Cancer a classé les radiofréquences comme « cancérogène possible ».

L’Agence national des fréquences a réalisé des mesures de l’exposition du public aux ondes radio sur une durée de 10 ans de 2014 à 2023 (PDF, 2,4 Mo). Pour les 30 000 mesures réalisées en France, les niveaux mesurés d’exposition aux ondes se révèlent tous nettement inférieurs aux valeurs limites réglementaires.

Une exposition aiguë de forte intensité peut également provoquer un échauffement à court terme des tissus biologiques (la peau, mais aussi les tissus internes du corps), c’est ce que l’on appelle l’effet thermique. Les valeurs limites d’exposition actuellement en vigueur en France garantissent néanmoins que de tels niveaux d’ondes radio ne sont jamais atteints dans l’espace public et dans des conditions normales d’utilisation des appareils émetteurs.

L’exposition aux champs électromagnétiques dépend à la fois de la fréquence (liée à la longueur d’onde), de la distance à la source de rayonnement ainsi que du type de support utilisé.

Pour une station de base de téléphonie mobile (antenne-relais), l’ensemble du corps est exposé, contrairement au téléphone portable, où seule une partie du corps est concernée. Des valeurs limites d’exposition du public aux ondes émises par les équipements utilisés dans les réseaux de télécommunication ou par les installations radioélectriques ont été définies par la recommandation européenne du 12 juillet 1999 et le décret no 2002-775 du 3 mai 2002.

En Europe, au nom du principe de précaution, certaines collectivités ou États (Belgique, Italie, Luxembourg, etc.) ont adopté des valeurs limites spécifiques dans les lieux de vie, plus restrictives que la recommandation européenne.

La France assure une surveillance des points atypiques sur la base notamment d’une valeur d’attention de 6volt par mètre (V/m) pour les domiciles et les lieux accessibles au public. La ville de Paris a adopté, en 2017 une nouvelle charte de téléphone mobile réduisant le niveau maximal autorisé d’exposition aux ondes des fréquences de téléphonie mobile à 5 V/m dans les lieux de vie fermés. Ce seuil est calculé en équivalent 900 MHz.

Une partie de l’énergie transportée par les ondes électromagnétiques qui rentrent en interaction avec le corps humain est réfléchie vers l’extérieur, l’autre est absorbée par le corps. Pour quantifier cet effet, la mesure de référence est celle du DAS (débit d’absorption spécifique), pour toutes les ondes comprises entre 100 kHz et 6 GHz. Le DAS s’exprime en Watt par kilogramme (W/kg).

Selon les lois européennes, les téléphones mobiles ne doivent pas dépasser un DAS de 2 W/kg. Les constructeurs doivent indiquer cette valeur sur l’étiquette du produit. Pour limiter son exposition aux ondes, il est recommandé de privilégier l’acquisition de téléphones mobiles affichant les DAS les plus faibles.

L’exposition aux rayons X et Gamma

Les rayons Gamma ou X utilisés dans les radiographies du corps humain sont ionisants. Ils ont des effets avérés sur la santé, qui varient selon le type et la dose reçue, de la brûlure cutanée au cancer.

Une exposition croissante due au développement des radiofréquences

Exposition générale

Selon le rapport de 2024 de l’AFNR (Agence Nationale des Fréquences Radioélectriques ) (PDF, 2,5 Mo), l’exposition moyenne des Français aux ondes électromagnétiques est en augmentation.

Sur une période de onze ans, l’ANFR a réalisé plus de 32 000 mesures en France de l’intensité des champs électriques, exprimée en V/m. Entre 2014 et 2024, la moyenne du niveau global de l’exposition observée a augmenté, passant de 0,68 V/m à 1,2 V/m.

Selon cette même étude, la moyenne enregistrée en ville est presque trois fois supérieure qu’à la campagne. De même, l’exposition est en moyenne supérieure de moitié en extérieur par rapport à l’intérieur.

Néanmoins, les niveaux mesurés se révèlent tous nettement inférieurs aux valeurs limites fixées par la loi, qui varient entre 28 V/m et 87 V/m selon les fréquences.

Développement de la 5G

4 générations de télécommunication mobile se sont succédées, apportant chacune des innovations technologiques. Dans les années 1990, la technologie 2G permet les appels et les SMS sur téléphone mobile. Dans les années 2020, la technologie 3G sert à introduire Internet mais limité à l’envoi de photos (MMS).

Dans les années 2010, le développement de 4G permet une utilisation plus large d’Internet (vidéos, applications). À partir de 2020, la France autorise le développement de la 5G sur les sites de réseaux mobiles. Entre 2020 et 2025, les 4 opérateurs de réseaux mobiles (Orange, Free, Bouygues et SFR) ont équipé plus de 49 000 sites en France avec la technologie 5G.

Selon l’ANFR, la technologie 5G possède des débits 10 fois supérieurs à ceux de la 4G, ouvrant la voie pour des utilisations plus larges : voitures autonomes, pilotage à distance, téléchirurgie, automatisation industrielle…

Une augmentation du trafic est ainsi à prévoir, et donc une augmentation de l’exposition de la population aux radiofréquences.

Selon une étude réalisée par l’ANFR sur la période 2020-2023 (PDF, 1 898 Ko ), une augmentation de 13 % d’exposition aux ondes est constatée sur les sites ayant mis en service la 5G. Les valeurs enregistrées restent toutefois en moyenne 30 fois inférieures aux valeurs limites fixées par l’État.

En résumé, l’exposition des Français aux ondes radioélectriques est en augmentation, en parallèle de l’augmentation du trafic et du développement de la 5G. Les valeurs d’exposition restent très inférieures aux valeurs limites réglementaires.

La mesure de l’exposition des enfants aux ondes électromagnétiques

Les travaux d’expertise menés par l’Anses sur la base des données actuelles issues de la littérature scientifique internationale ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets des radiofréquences chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur masculin et féminin, le système immunitaire et la toxicité systémique, ni d’effets cancérogènes ou tératogènes.

En revanche, l’Anses conclut à un effet possible de l’exposition aux radiofréquences sur le bien-être des enfants et leurs fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention). Les effets observés sur le bien-être pourraient toutefois davantage être liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent.

D’autant plus que l’exposition des enfants aux nouvelles technologies sans fil est en forte augmentation avec l’augmentation des usages des dispositifs radioélectriques (tablettes tactiles, jouets connectés, etc.).

Dans le cadre du dispositif national de mesure de l’exposition aux ondes électromagnétiques, des mesures de l’exposition aux radiofréquences ont été réalisées dans un échantillon représentatif de 298 écoles.

Le niveau médian du champ électrique de radiofréquence à l’intérieur des écoles en France est de 0,16 V/m et 0,27 V/m en extérieur. Ces mesures restent inférieures à la valeur d’attention de 6 V/m et valeurs limites réglementaires allant de 48 V/m à 61 V/m pour la téléphonie mobile. Les analyses statistiques montrent que les niveaux en extérieur sont significativement supérieurs à ceux en intérieur.

Les Français partagés entre inquiétude et suspicion sur les risques liés aux antennes mobiles

L’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire publie annuellement un baromètre sur la perception des risques des Français. La question des antennes de réseau de téléphones portables suscite toujours de l’inquiétude chez les Français mais cela tend à diminuer. En 2024, 40 % des Français déclarent accepter de vivre à côté d’une antenne de réseau téléphonique, ils étaient 28 % en 2020.

En 2017, plus de la moitié des Français se montrent sceptiques vis-à-vis des informations qui leur sont fournies au sujet des dangers liés aux ondes émises par ces antennes. Ce niveau élevé de suspicion est globalement stable depuis 2009. En revanche, la population se montre un peu moins défiante que par le passé : entre 2011 et 2017, la part des enquêtés déclarant ne pas avoir confiance dans les autorités françaises pour les protéger face à ce type de risque a ainsi baissé de 12 points, passant de 52 % à 40 %.

Agir

La Commission nationale déontologie et alertes en santé publique et environnement (cnDAspe)

La création de la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe) par la loi du 16 avril 2013 relative à l’indépendance de l’expertise et à la protection des lanceurs d’alerte en matière de santé publique et d’environnement vise à « resserrer les mailles du filet » de cette vigilance : En facilitant la remontée des « signalements » issus de la société civile sur ces menaces ou ces dégâts. En stimulant la réactivité des autorités compétentes afin qu’elles répondent toujours mieux aux signalements évocateurs de véritables alertes. En accompagnant les organismes publics d’expertise scientifique et technique qui éclairent dans ces domaines l’action des autorités, dans l’amélioration continuelle de leurs pratiques en termes de déontologie et d’ouverture aux différentes parties prenantes.

https://www.alerte-sante-environnement-deontologie.fr/ Lien externe

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