L’agriculture

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Face aux enjeux écologiques territoriaux et planétaires, l’agriculture française doit relever de nombreux défis, économiques, environnementaux et sociétaux. Dans ce contexte, elle diversifie et améliore ses pratiques en faveur de l’environnement : le développement de l’agriculture biologique, l’élargissement du réseau des fermes Dephy, la contribution à la production d’énergies renouvelables par méthanisation, la mise en œuvre de solutions technologiques innovantes, sont autant d’actions qui permettent d’évoluer vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

L’agriculture biologique, une solution pour préserver l’environnement 

L’agriculture biologique constitue un mode de production respectueux de l’environnement. Elle repose sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse et d’organismes génétiquement modifiés, le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures, la lutte biologique et le respect du bien-être animal.

Des principes et pratiques identiques pour toute l’Union Européenne

La réglementation européenne via le règlement (CE) n°834/2007 précise l’ensemble des règles à suivre concernant la production, la transformation, la distribution, l’importation, le contrôle et l’étiquetage des produits biologiques. Il réaffirme les grands principes de l’agriculture biologique : gestion durable de l’agriculture, respect des équilibres naturels et de la biodiversité et promotion des produits de haute qualité dont l’obtention ne nuit ni à l’environnement, ni à la santé humaine, ni à la santé des végétaux, des animaux ou à leur bien-être. Ce règlement est complété par des règlements d’application, notamment le règlement (CE) n°889/2008.

Les pratiques de l’agriculture biologique incluent notamment :

  • la rotation des cultures, fondement même d’une utilisation efficace des ressources du sol ;
  • la lutte biologique, une méthode de lutte au moyen d’organismes vivants appelés auxiliaires des cultures, dont les plus connus sont : les coccinelles, les chrysopes, les syrphes, les guêpes, les carabes, les perce-oreilles, les araignées... qui sont carnivores et se nourrissent d’autres insectes et micro-organismes ;
  • la non utilisation de produits phytopharmaceutiques, engrais de synthèse ; antibiotiques, additifs, auxiliaires de transformation et autres intrants ;
  • l’interdiction des organismes génétiquement modifiés ;
  • le recyclage des matières organiques et l’utilisation des ressources de la ferme (par exemple, le fumier comme engrais ou des aliments produits sur place pour les animaux d’élevage) ;
  • le choix d’espèces végétales et animales résistantes aux maladies et adaptées aux conditions locales ;
  • l’élevage en plein air et en libre parcours et une alimentation des animaux avec des aliments d’origine biologique.

Les pratiques de l’agriculture bio en France 

L’agriculture biologique

En 2018, les surfaces cultivées selon le mode biologique représentent plus de 9 % des exploitations agricoles françaises (contre 0,5 % en 1995) et 7,5 % de la surface agricole utilisée (SAU). Elles s’étendent sur 2 millions d’hectares. Près de la moitié sont localisées dans trois régions (Occitanie 23 %, Auvergne – Rhône-Alpes 12 % et Nouvelle-Aquitaine 14 %).

En dehors des surfaces fourragères (61 %), 25 % des surfaces bio concernent les grandes cultures, 5 % la vigne, 4 % les fruits, les légumes frais et les plantes à parfums. Le nombre d’élevages bio continue de progresser avec 6 600 exploitations en bovins, 2 300 en ovins et 2 000 en poules pondeuses.

Dans l’Union européenne, en 2016, 291 326 exploitations agricoles cultivent selon le mode biologique. Elles s’étendent sur plus de 12 millions d’hectares (incluant les surfaces en conversion), ce qui représente plus de 6,2 % de la SAU européenne.

À l’échelle mondiale, en 2016, 87 pays ont mis en place une réglementation en faveur de l’agriculture biologique. Plus de 2,4 millions d’exploitations agricoles certifiées bio ont été enregistrées en 2015. La surface mondiale cultivée selon le mode biologique représente environ près de 51 millions d’hectares.

Les fermes DEPHY

En 2018, les ventes de phytosanitaires s’élèvent à 85 900 tonnes en substances actives. Environ 95 % de ce tonnage est destiné à un usage agricole, faisant de la France le 2e utilisateur de phytosanitaires en Europe et le 8e rapporté à l’hectare.

Lancé en 2008, le plan Écophyto vise à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires en France tout en maintenant une agriculture économiquement performante. Dans cette optique, un réseau de fermes pilotes appelé « fermes Dephy », a été mis en place en 2009, avec pour objectif d’expérimenter des techniques économes en produits phytosanitaires.

En 2018, ce réseau rassemble plus de 3 000 exploitations agricoles et couvre les six filières agricoles principales. En l’espace de 4 ans, les fermes du réseau Dephy ont diminué leur indice de fréquence de traitement de 18 % (toutes filières confondues), sans impact sur la productivité ou sur la marge à l’hectare.

Dans le cadre du plan Écophyto II, une nouvelle action intitulée « Groupes 30 000 » a été lancée en 2017. Elle vise à accompagner, d’ici 5 ans, au niveau national, 30 000 exploitations agricoles (soit 6 % des exploitations agricoles françaises) dans la transition vers l’agro-écologie à bas niveau de recours aux produits phytopharmaceutiques, en mobilisant les ressources et les enseignements issus notamment du réseau Dephy.

Les pratiques culturales

En 2017, les grandes cultures couvrent 46 % de la surface agricole utilisée (SAU), dont un tiers semé au printemps. Si le labour aère le sol et en améliore la fertilisation, il affecte sa structure et sa biodiversité, accélère le déstockage de carbone et le lessivage de l’azote. Des techniques de conservation du sol, tel le non-labour (47 % de la surface en grandes cultures), limitent ces impacts, mais favorisent le tassement du sol, la prolifération de mauvaises herbes et des insectes ravageurs, impliquant un recours éventuel aux pesticides. L’implantation d’un couvert végétal hivernal, précédant 61 % des cultures de printemps, limite l’érosion et peut faire l’objet de valorisations énergétiques.

La fertilisation des sols

En 2017, la livraison d’engrais minéraux azotés atteint plus de 86 kg par hectare. Après avoir augmenté entre les années 1970 et 1990, cette quantité se stabilise, voire diminue légèrement depuis 2000, mais augmente à nouveau depuis 2011 (78 kg par hectare). L’adoption de plans d’aide aux agriculteurs, les actions mises en œuvre dans les zones vulnérables et les mesures visant à mieux valoriser les effluents d’élevage (modernisation des bâtiments, plans d’épandage) ont contribué à cette baisse.

Entre 1972 et 2017, l’utilisation des engrais phosphatés a été divisée par 4, pour atteindre 7,3 kg par hectare en 2017. D’importants investissements ont par ailleurs été réalisés pour la rénovation des stations d’épuration urbaines. Ces mises aux normes ont été rapidement suivies d’effet : les teneurs en phosphates ont été divisées par 2 dans les cours d’eau en quinze ans.

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