Économie

Les emplois de l’économie maritime en 2017

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Le socle de l’économie maritime génère 421 000 emplois en 2017. Près de neuf emplois sur dix sont localisés dans les zones d’emploi littorales. Le tourisme est de loin le secteur le plus grand employeur avec plus de 243 000 emplois, devant la filière des produits de la mer, le transport maritime et fluvial, et la construction et la réparation navale. L’essentiel des domaines d’activité de l’économie maritime étudiés sont plus rémunérateurs que la moyenne de l’ensemble des secteurs de l’économie française.

Plus de 421 000 emplois générés par l’économie maritime

En France, le socle de l’économie maritime (voir méthodologie) compte 421 000 emplois en 2017, soit 1,4 % de l’ensemble de l’emploi. Il regroupe des activités diverses comme le tourisme littoral, la pêche, la construction navale ou encore les énergies marines renouvelables. À l’exception de certaines activités fluviales, toutes ces activités sont liées à la mer.

Les quatre principaux secteurs d’activité (tourisme littoral, produits de la mer, transport maritime et fluvial, construction et réparation de navires) regroupent chacun plus de 10 % des emplois de l’économie maritime.

Nombre d’emplois par domaine d’activité en 2017

Avec plus de 243 000 emplois, le secteur du tourisme littoral mobilise plus de la moitié des travailleurs de l’économie maritime (dans cette analyse l’emploi touristique des départements d’Outre-mer n’est pas pris en compte, la connaissance de l’emploi maritime y est donc parcellaire - voir méthodologie). L’essentiel œuvre dans l’hôtellerie et la restauration (Insee, 2017).

L’ensemble de la filière des produits de la mer (pêche, aquaculture, transformation/conservation, mareyage et vente au détail) arrive en seconde position avec 58 400 emplois. Le transport maritime et fluvial, dont les services portuaires, emploie 43 700 personnes et la construction et la réparation de navires 41 700. Ce domaine d’activité comprend la construction de navires et de bateaux de plaisance.

Les secteurs d’activité maritime traditionnels, 100 % maritimes, comptent 131 000 emplois en 2017. Les principaux sont la construction de navires et de structures flottantes (18 000 emplois), la transformation et la conservation des produits de la mer (13 500), la pêche en mer (12 900) et l’aquaculture en mer (11 500).

Nombre d’emplois des activités « 100 % maritimes », en 2017

Emplois maritimes par zones d’emploi littorales de métropole

Les zones d’emploi littorales de métropole concentrent près de neuf emplois maritimes sur dix en 2017, soit 360 300. Les zones d’emploi littorales de Méditerranée se détachent. Elles représentent à elles seules 36 % de l’emploi maritime, devant celles de Nord Atlantique - Manche Ouest (21 %), Manche Est - mer du Nord (16 %) et Sud Atlantique (13 %).

Répartition géographique de l’emploi maritime en 2017

Le littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur se détache nettement avec plus de 100 000 emplois maritimes, dont les trois quarts dans le tourisme. Suivent les façades littorales de Bretagne avec 63 500 emplois et de Nouvelle-Aquitaine avec 52 900 emplois. Ainsi, parmi les zones d’emploi mobilisant le plus de travailleurs dans l’économie maritime figurent : Marseille (24 700 emplois), Cannes (22 600), Nice (17 400), Toulon (17 200), Montpellier (14 100), Bayonne (13 500), Brest (13 000), Le Havre (11 300), Royan (10 900), Saint-Nazaire (10 600) et Quimper (10 200).

Le tourisme représente plus de 80 % de l’emploi maritime dans un tiers des zones d’emploi littorales de métropole (25 zones d’emploi). 16 d’entre elles sont situées sur le littoral méditerranéen, où le tourisme prend une place majeure. Parmi les zones d’emploi où le tourisme est moins important (inférieur à 30 %), beaucoup hébergent des zones industrialo-portuaires importantes comme les territoires de Boulogne-sur-Mer, Cherbourg, Dunkerque, Le Havre et Lorient.

Répartition de l’emploi maritime dans les zones d’emploi littorales de métropole en 2017
Répartition de l’emploi maritime dans les zones d’emploi littorales de métropole en 2017
Répartition de l’emploi maritime dans les zones d’emploi littorales de métropole en 2017

Au sein de l’emploi maritime, les emplois liés aux produits de la mer sont importants en mer du Nord, Manche et Atlantique. Ils représentent plus de 20 % de l’emploi maritime sur les littoraux des Hauts-de-France, de Bretagne et de la Nouvelle Aquitaine. Cinq zones d’emploi littorales ont plus de 2 000 emplois dans ce domaine d’activité : Royan (5 000 emplois), Quimper (4 800), Boulogne-sur-Mer (3 600), Lorient (2 500) et Challans (2 000).

La construction et la réparation navales concentrent plus de 15 % de l’emploi maritime en Bretagne et dans les Pays de la Loire, où ils représentent près d’un emploi maritime sur quatre. Cinq zones d’emploi se détachent nettement pour ce secteur : Toulon (5 400 emplois), Brest (5 000), Saint-Nazaire (3 300), Cherbourg en Cotentin (3 200) et Lorient (2 800).

Le transport maritime et fluvial occupe une place importante sur les littoraux des Hauts-de-France, de Normandie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les principales zones d’emploi sont celles de Marseille (8 300 emplois), Le Havre (7 300) et Morlaix (2 200).

Enfin, le domaine de la production d’énergie se concentre dans les Hauts-de-France (zone d’emploi de Dunkerque), en Normandie (Dieppe - Caux maritime) et en Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux).

Des emplois salariés rémunérateurs

L’essentiel des domaines d’activité de l’économie maritime étudiés sont plus rémunérateurs que la moyenne de l’ensemble des secteurs de l’économie française.
La différence de salaire brut moyen par équivalent temps-plein (ETP) est assez marquée entre les domaines d’activité comme la production d’énergie, les travaux publics maritimes et fluviaux ou la fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins, requérant une forte technicité. À l’inverse, les domaines du tourisme et des produits de la mer sont moins rémunérateurs.

Salaire brut moyen par ETP des salariés de l’économie maritime en 2017
Salaire brut moyen par ETP des salariés de l’économie maritime en 2017
Salaire brut moyen par ETP des salariés de l’économie maritime en 2017

Focus sur les salaires bruts des salariés des zones d’emploi littorales

Cette section ne tient compte que des secteurs d’activité 100 % maritimes dans les produits de la mer, la construction et la réparation navales, et le transport maritime et fluvial, activités maritimes traditionnelles. Le tourisme n’est donc pas pris en compte.

Pour 35 % des zones d’emploi littorales, les activités traditionnelles de l’économie maritime rémunèrent davantage les salariés que l’ensemble de l’économie du territoire en question.

Dans une zone d’emploi littorale sur cinq, la différence de salaire brut entre les activités maritimes traditionnelles et l’ensemble de l’économie de la zone est supérieure à 21 %. Plusieurs de ces zones d’emplois comprennent d’importantes zones industrialo-portuaires : Dunkerque, Calais, Le Havre, Brest, Marseille ou Toulon.

À l’opposé, pour 7 % zones d’emploi, les activités maritimes sont nettement moins rémunératrices (salaire brut inférieur de plus de 20 % à la moyenne de la zone d’emploi). Ces zones sont situées en Guyane (Ouest-Guyanais et Savanes), en Martinique (Le Nord-Atlantique et le Sud-Caribe) et en Guadeloupe (Côte sous le vent).

Parmi les zones d’emploi où le salaire brut moyen des activités maritimes est inférieur à la moyenne pour l’ensemble des emplois salariés des territoires étudiés, plusieurs sont des régions d’aquaculture, activité moins rémunératrice que les autres secteurs étudiés : Saint-Brieuc, Coutances, Vannes, Rochefort et La Test-de-Buch.

Rapport entre les salaires bruts des secteurs d’activité 100 % maritime et l’ensemble des emplois salariés dans les zones d’emploi littorales en 2017
Rapport entre les salaires bruts des secteurs d’activité 100 % maritime et l’ensemble des emplois salariés dans les zones d’emploi littorales en 2017
Rapport entre les salaires bruts des secteurs d’activité 100 % maritime et l’ensemble des emplois salariés dans les zones d’emploi littorales en 2017

En savoir plus

Part des emplois de l’économie maritime sur l’ensemble des emplois dans les zones d’emploi littorales en 2017
Part des emplois de l’économie maritime sur l’ensemble des emplois dans les zones d’emploi littorales en 2017
Part des emplois de l’économie maritime sur l’ensemble des emplois dans les zones d’emploi littorales en 2017

Méthodologie

Cette fiche traite l’ensemble des domaines de l’économie maritime au sens des travaux de l’Ifremer « Données de l’économie maritime française ».

L’économie maritime rassemble les activités les secteurs d’activité liés à la mer, c’est-à-dire :

  • l’extraction des ressources marines : ressources vivantes, minérales et énergétiques ;
  • l’exploitation des espaces et des propriétés physiques des eaux et des fonds marins qui sont aussi des ressources (énergies renouvelables et électronucléaire, pose de câbles sous-marins, construction d’infrastructures maritimes et côtières, transport maritime, Marine nationale) ;
  • l’exploitation des sites maritimes et côtiers remarquables (tourisme, loisirs, plaisance) ;
  • les industries utilisatrices et transformatrices des ressources biologiques (produits de la mer, algues) ;
  • les secteurs manufacturiers et les services qui interviennent en amont des industries d’exploitation : construction et réparation navale, construction nautique, services à l’énergie offshore, services financiers au transport et à la plaisance ;
  • les services publics : la défense, le soutien aux activités maritimes et aux gens de mer, la protection de l’environnement marin et côtier, la recherche marine et l’océanographie opérationnelle.

De manière plus précise, on divise l’économie maritime en 12 domaines distincts :

  • Produits de la mer ;
  • Extraction de matériaux marins ;
  • Construction et réparation navales ;
  • Transport maritime et fluvial ;
  • Assurances maritimes ;
  • Travaux publics maritimes et fluviaux ;
  • Services parapétroliers et para-gaziers offshore ;
  • Fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins ;
  • Production d’énergie ;
  • Intervention publique dans le domaine maritime ;
  • Tourisme littoral ;
  • Recherche et protection de l’environnement littoral et marin ;

Cette étude mobilise les données de l’Insee :

  • Flores 2017 (fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié) pour le décompte des emplois salariés des établissements maritimes, hors Défense. Flores succède en 2017 au dispositif Clap (connaissance locale de l’appareil productif) dont les dernières données disponibles portent sur l’année 2015 ;
  • Siasp 2017 (système d’information sur les agents de la fonction publique) pour ceux du secteur de la construction navale de la Défense ;
  • Recensement de la population en 2017 pour les non-salariés des activités maritimes ;
  • Enquête Tourisme 2017, données DADS-DSN (déclaration annuelle des données sociales - déclaration social nominative, pour les salariés) 2017 et données de l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Social (Acoss : pour les non-salariés) 2017, pour les emplois touristiques littoraux, uniquement en métropole. Le calcul du nombre d’emplois du tourisme littoral est fait à partir d’un modèle de l’Insee prenant en compte tous les emplois « 100 % touristiques » et une partie des emplois partiellement touristiques. Il est limité à l’espace littoral, soit les zones d’emploi littorales ;
  • Zones d’emploi redéfinies en 2020 pour la métropole et les DOM.

Le périmètre des emplois de l’économie maritime est défini à partir des activités principales des établissements (Apet) pour les emplois salariés hors tourisme. Ces dernières, qui correspondent au niveau détaillé de la nomenclature d’activités françaises (Naf), permettent de classer sans ambiguïté une partie de ces établissements dans l’économie maritime. Ce sont les activités « 100 % maritimes » comme la pêche, l’aquaculture ou la construction de navires.

En revanche, d’autres activités maritimes comme l’exploitation des algues, l’extraction de matériaux marins, la fabrication, la pose et la maintenance de câbles sous-marins, ne trouvent pas de traduction statistique directe dans la Naf. Une étude conduite par l’Insee avec l’appui de l’Ifremer et le service statistique du ministère de l’écologie a permis de lister des activités « partiellement maritimes ». Pour les établissements de ces secteurs, la décision de les inclure dans le champ découle d’une présélection automatique, combinant ces activités et des mots-clés de la raison sociale de leur unité légale (par exemple : « marine », « voile », « océan » ou « offshore »), suivie d’une sélection finale manuelle. Depuis, cette sélection est réalisée annuellement par la direction régionale de l’Insee à Toulouse.

Les emplois non-salariés sont également pris en compte. Le périmètre de l’étude se limite aux personnes qui déclarent lors du recensement de la population exercer dans un établissement ayant une activité 100 % maritime. Par conséquent, l’étude ne prend pas en compte les non-salariés des activités partiellement maritimes, hors tourisme.

Ce calcul sous-estime certainement l’emploi dans certains secteurs d’activité. Par ailleurs, des activités que l’on peut retrouver au sein des complexes portuaires, comme les entrepôts, ne sont pas retenues car non spécifiquement maritimes.

Auteur : Service des données et études statistiques (SDES)
Document réalisé avec l’appui statistique et méthodologique de l’Insee

Date de rédaction : janvier 2021, mise à jour

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