Urbanisme souterrain : un défi pour la ville de demain ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Selon l’ONU, il y aura 2,5 milliards de citadins supplémentaires en 2050. L’extension des villes peut créer dans certaines régions des tensions sur les ressources foncières. L’aménagement des sous-sols peut-il être l’une des solutions ?

Les villes s’étendent : dans les trois prochaines décennies, la population urbaine représentera 70 % (+ 15 %) de la population mondiale et 1,2 million de kilomètres carrés supplémentaires seront bâtis. Cette expansion n’est pas nouvelle mais risque de se heurter aux limites des ressources et des espaces constructibles, ainsi qu’aux capacités de résilience urbaine. Le phénomène d’artificialisation des sols, en empiétant sur les espaces naturels, fait des villes des cibles privilégiées des épisodes météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes, canicules, …) imputables au changement climatique. Sans oublier que l’étalement urbain s’accompagne le plus souvent d’un développement des transports des habitants des périphéries, sources d’émissions de gaz à effet de serre.

Dès 2008, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) soulignait que les villes devaient devenir plus compactes et résilientes, et que face au besoin croissant d’espaces, le sous-sol devenait un atout de l’aménagement urbain. En apportant davantage de verticalité aux villes, il permettrait de limiter l’étalement urbain. Le BRGM ajoutait que le sous-sol offre des espaces isolés thermiquement, des possibilités de limiter les déplacements polluants et des moyens de se protéger de certains épisodes météorologiques extrêmes.

Des réseaux d’eau ou de transports utilisent depuis longtemps le sous-sol mais celui-ci présente un potentiel bien plus important comme le montrent déjà, par exemple, les implantations de centres commerciaux, d’espaces culturels, sportifs ou logistiques. Différentes métropoles dans le monde se sont engagées dans une politique ambitieuse d’exploitation des sous-sols. C’est par exemple le cas de Montréal. En France, Paris a lancé en 2017 un projet d’aménagements : « Réinventer Paris-les dessous de Paris ». Une ferme urbaine a pu ainsi être créée dans des sous-sols du 18ème arrondissement. À Paris également, le quartier de la gare Saint-Lazare prévoit d’abriter un espace de logistique « underground », avec un ancien parking automatisé transformé en « grenier urbain » de proximité (micro-stockage, réception-préparation de commandes, gestion de stocks, en synergie avec un « micro-hub » de cyclo-logistique).

Les défis à relever pour une meilleure intégration du sous-sol à l’aménagement des villes sont multiples. Il faut ainsi s’interroger sur les fonctions à donner aux espaces souterrains, sur leur acceptabilité, mais aussi en évaluer les nombreuses contraintes en termes d’urbanisme, d’accès ou encore de sécurité. Un projet national de recherche est en cours sur la question : « Ville 10D – Ville d’idées » piloté par l’IREX et l’AFTES, qui vise à développer une recherche appliquée sur la contribution du sous-sol au développement urbain durable.

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L’espace souterrain, un atout possible pour un aménagement urbain durable.

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