Pollution de l’air dans le métro et le RER : les préconisations de l’Anses

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Une expertise coordonnée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) parue en juin 2022 actualise les connaissances sur la qualité de l’air dans les réseaux de transports souterrains urbains. L’Agence préconise une surveillance renforcée et des concentrations en particules à ne pas dépasser.

Dans la seule région Ile-de-France, plus de 5 millions de voyageurs empruntent chaque jour le métro ou le RER pour des trajets d’une durée moyenne d’un peu plus de 30 minutes. Depuis le début des années 2000, des mesures de la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires des réseaux de transport souterrains de Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Rennes et Rouen, ont mis en évidence des concentrations en particules PM10 (inférieures à 10 micromètres) et PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres) en suspension dans l’air en moyenne trois fois plus élevées que dans l’air extérieur urbain. Leur composition est toutefois différente avec en majorité des éléments métalliques et du carbone élémentaire et organique. Cette pollution spécifique est causée par l’usure des matériaux due au freinage, par les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée ou encore par les poussières soulevées par la circulation des rames.

Dans son nouvel avis sur les effets sur la santé de l’exposition aux particules présentes dans l’air des enceintes ferroviaires souterraines, qui actualise un précédent avis de 2015, l’Agence conclut que le corpus d’études reste trop limité pour pouvoir tirer des conclusions fermes sur de tels effets sanitaires. Cependant, les données épidémiologiques et toxicologiques suggèrent de possibles effets cardiorespiratoires. En effet, les PM10 sont retenues au niveau du nez et des voies aériennes supérieures et les PM2,5 pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire jusqu’aux alvéoles pulmonaires, et peuvent passer dans la circulation sanguine.

Des pistes pour mieux mesurer et réduire la pollution aux particules

Conformément au 4e Plan national santé environnement, l’Anses confirme la nécessité de réduire cette pollution particulaire spécifique aux enceintes ferroviaires souterraines, notamment grâce au renouvellement des matériels roulants, à l’utilisation de systèmes de freinage moins émissifs en particules ou à une meilleure ventilation.

L’Agence propose également d’utiliser des indicateurs pour caractériser la qualité de l’air dans ces environnements. Ils permettraient d’évaluer l’efficacité des mesures de réduction instaurées mais aussi de fixer des objectifs pour chaque réseau du territoire national. Ces derniers seraient établis en fonction d’une durée moyenne des trajets sur chaque réseau et des expositions auxquelles sont soumis les usagers sur une journée dans différents environnements (au domicile, au travail, dans les transports). Ils tiendraient compte des valeurs limites réglementaires en concentrations journalières de particules dans l’air ambiant.

À l’heure où les alternatives à l’automobile sont encouragées et où l’on anticipe une augmentation du trafic des transports collectifs, notamment souterrains, l’Agence préconise également de renforcer les dispositifs de surveillance de cette pollution. Globalement, la pollution urbaine serait responsable de 8.000 décès prématurés en Ile-de-France en 2019 selon Airparif et l’Observatoire Régional de santé Ile-de-France (ORS). À l’échelle nationale, Santé publique France évalue à 40 000 les décès annuels liés à une exposition des personnes agées de 30 ans et plus aux PM2,5 entre 2016 et 2019.

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Dans le métro et le RER, la concentration en particules est en moyenne 3 fois plus élevée qu’à l’extérieur. L’Anses recommande d’agir pour réduire cette pollution.

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