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Les mégafeux menacent-ils la reconstitution de la couche d’ozone ?

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Chaque année, le 16 septembre marque la journée internationale de la protection de la couche d’ozone. C’est l’occasion de rappeler que le Protocole de Montréal, adopté en 1987 et ratifié par 196 États et par l’Union européenne, a permis à cette protection naturelle de la vie sur Terre de se reconstituer depuis l’an 2000. Mais s’ils se multipliaient, les mégafeux, par exemple les feux de forêts, pourraient inverser cette tendance.

En absorbant les rayons ultraviolets nocifs à toute forme de vie humaine, animale ou végétale, la couche d’ozone stratosphérique, comprise entre 20 et 50 kilomètres d’altitude, protège la vie sur Terre.

Mais des observations menées dans les années 1980 ont montré que son épaisseur diminuait chaque année en fin d’hiver, de façon particulièrement prononcée au-dessus de l’Arctique et du continent Antarctique. Cet appauvrissement, qui constitue l’une des neuf limites planétaires, résulte de réactions chimiques complexes dans la stratosphère mobilisant différents composés issus d’activités humaines (notamment les gaz utilisés dans les aérosols et les systèmes de refroidissement tels que les réfrigérateurs et les climatiseurs).

L’efficacité du Protocole de Montréal

Adopté par 196 pays et l’Union européenne, le Protocole de Montréal, vise à stopper progressivement la production et la consommation de ces substances. Depuis son entrée en vigueur, la quasi-totalité des produits chimiques incriminés ont été éliminés et leurs émissions mondiales ont chuté de plus de 80 %, ce qui en fait l’un des accords environnementaux considéré comme le plus efficace.

D’après l’Organisation météorologique mondiale, la couche d’ozone s’est rétablie dans certaines zones à un rythme de 1 à 3 % par décennie depuis l’an 2000 et les projections prévoient qu’elle se rétablisse d’ici 2030 au-dessus de l’hémisphère nord et des latitudes moyennes, dans les années 2050 au-dessus de l’hémisphère sud et d’ici 2100 au-dessus des régions polaires.

En 2016, le protocole de Montréal a été complété par l’amendement de Kigali qui vise à réduire la production et la consommation des hydrofluorocarbures (HFC), de puissants gaz à effet de serre, utilisés en particulier dans les réfrigérateurs et les climatiseurs. La France s’est ainsi engagée à diminuer de 80 % sa consommation et sa production en HFC d’ici 2036 (par rapport aux années de référence 2011-2013).

La reconstitution de la couche d’ozone ralentie par les incendies

Cependant, des observations scientifiques récentes ont montré que les incendies survenus en Australie en janvier 2020, responsables d’une brève élévation de la température moyenne dans la basse stratosphère, ont également causé une diminution de la couche d’ozone au-dessus des latitudes moyennes de l’hémisphère sud et allongé de quatre mois le temps nécessaire à la couche d’ozone pour se reconstituer après le printemps austral. Ces observations suscitent la crainte que la multiplication de tels mégafeux n’inverse le processus de retour à la normale de la couche d’ozone.

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