Risques

Le risque de rupture de barrage

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Un barrage est un ouvrage établi en travers du lit d’un cours d’eau, retenant ou pouvant retenir de l’eau. Une rupture de barrage correspond à une destruction partielle ou totale de l’ouvrage et entraîne la formation d’une onde de submersion se traduisant par une élévation brutale du niveau de l’eau à l’aval, voire un gigantesque torrent. Ce type d’événement peut avoir des conséquences catastrophiques pour la population située en aval du barrage. Deux accidents de rupture de barrages sont survenus en France : en 1895, à Bouzey dans les Vosges et en 1959 à Malpasset dans le Var. En 2017, 2163 barrages sont implantés sur le territoire.

Les types de barrages

Les barrages peuvent avoir pour fonction principale :

  • la production d’énergie électrique,
  • la régulation des cours d’eau (écrêtement des crues, soutien d’étiage),
  • l’irrigation des cultures,
  • l’alimentation en eau des villes,
  • la fourniture d’eau pour l’industrie,
  • un intérêt touristique (retenue d’eau),
  • la lutte contre l’incendie (réserve d’eau).
    Un usage particulier est également en cours de développement : celui des retenues pour la neige de culture.

Les barrages et digues sont classés selon 3 classes : A, B ou C en vertu du décret 2015-526 du 12 mai 2015. Ce classement dépend de la hauteur de l’ouvrage et du volume retenu. Les barrages les moins importants sont classés C et ont une hauteur minimale de 2 mètres. Les plus importants sont classés A, ils ont une hauteur supérieure ou égale à 20 mètres. Les barrages de classe B sont de hauteur supérieure ou égale à 10 mètres. Il existe 317 barrages de classe A, 324 de classe B et 1522 barrages de classe C.

Les barrages de plus de 20 mètres et de capacité supérieure à 15 millions de m3 sont soumis à un plan particulier d’intervention (PPI). Ce plan précise en cas d’accident sur le barrage, les modalités d’alerte de la population, d’évacuation éventuelle et l’organisation des secours.
Par ailleurs, les barrages de classe A, B et C sont soumis à une Étude de dangers, un rapport de surveillance, des visites techniques approfondies et à un rapport d’auscultation, suivant les périodicités prévues par le décret n°2015-526 : voir la rubrique dédiée sur le site du Ministère de la Transition écologique et solidaire

Évènements et accidents survenant sur les barrages

Les exploitants de barrages sont soumis à l’obligation de déclaration des événements survenant sur ces ouvrages. Les Evénement important pour la sûreté hydraulique (EISH) et les événements précurseurs pour la sûreté hydraulique (PSH) doivent être obligatoirement faire l’objet d’une déclaration au préfet par l’exploitant ou le propriétaire de l’ouvrage, comme l’impose l’article R214-125 du code de l’environnement.

Les EISH concernent :

  • l’atteinte à la sécurité des personnes (accident, mise en danger ou mise en difficulté) ;
  • les dégâts aux biens (y compris lit et berges de cours d’eau et retenues) ou aux ouvrages hydrauliques ;
  • pour un barrage, une modification de son mode d’exploitation ou de ses caractéristiques hydrauliques (cote du plan d’eau...).

Les PSH concernent les dysfonctionnements liés aux défaillances de « barrières de sécurité », identifiées dans l’étude de dangers, pouvant entraîner la perte de fonctions de sécurité du type « retenir l’eau », « maîtriser la cote de la retenue à l’amont de l’ouvrage » ou « maîtriser le débit relâché à l’aval ».

Suivant leur gravité croissante, les services de L’État en charge du contrôle des barrages (DREAL) affectent une couleur (jaune, orange ou rouge) aux EISH déclarés.

La base de données ARIA du BARPI (voir Les accidents technologiques) recense 445 événements survenus sur les barrages entre 1992 et fin 2017. 72 % des événements dont les origines sont connues ont pour cause un défaut matériel, 17 % une intervention humaine et les 11 % restant des causes diverses (perte de contrôle du procédé, dangers latents, malveillance, agression externe). Sur l’année 2016, le BARPI a recensé 36 EISH survenus sur des digues (notamment en lien avec la crue du Loing et de la Seine) et sur des barrages. Parmi les événements intervenus sur les barrages, 60 % ont entrainé une modification des caractéristiques de l’ouvrage, 35 % des non-respects de consignes d’exploitation et 5 % la mise en danger de personnes.

Ressources

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